« Les Gouttes de Dieu » : entretien avec Fleur Geffrier


Fleur Geffrier incarne Camille Léger dans la minisérie adaptée du manga « Les Gouttes de Dieu ».

La comédienne Fleur Geffrier interprète le rôle de Camille Léger, fille du critique œnologue Alexandre Léger, dans la série Les Gouttes de Dieu, aux côtés de l’acteur japonais Tomohisa Yamashita.

Quelle était votre expérience du vin avant la série ?

Je savais surtout ce que je n’aimais pas. Les moelleux ou les vins nature, par exemple, ne sont pas vraiment mon truc. Je me souviens avoir bu un verre de vin jaune à 14 ans et, à cause de l’ivresse, je me suis mise à pleurer. Ma mère m’a dit que j’avais le vin triste. J’ai longtemps cru que je serais condamnée à pleurer chaque fois que je boirais du vin ! Heureusement, ce n’est pas le cas.

En revanche, j’ai toujours adoré les odeurs de chai. Quand mon père allait acheter du vin chez les producteurs, je l’accompagnais. Nous étions dans le Tarn, il avait des domaines de prédilection, comme le Château Clément Termes. Cette odeur de fermentation du vin est indéfectiblement liée à mon père. Je l’ai retrouvée avec bonheur lors du tournage, qui a eu lieu entre la mi-août et la mi-septembre au château de Beaucastel [châteauneuf-du-pape]. Le domaine était magnifique, certains figurants étaient en fait des employés travaillant à la réception des vendanges. On entendait le bruit du vin en fermentation dans les barriques, je ne m’en lassais pas.

Comment avez-vous préparé le rôle de Camille Léger ?

Dans beaucoup de scènes, je goûte, je décris et je sers les vins, avec une gestuelle qui s’affirme au fil des épisodes. Sébastien Pradal [sommelier, restaurateur à La Petite Régalade et agent en vins] m’a formée en accéléré : dégustation, histoire de la viticulture, comment tenir le verre… Il fallait soigner tous les détails pour être crédible.

Il m’a aussi appris que le métier de sommelier comporte une part de spectacle. Il faut savoir raconter le vin. A partir des arômes, il faut construire une histoire, en rajouter un peu. Ça tient du jeu d’acteur, ou plutôt de conteur. C’est d’ailleurs ce qui est reproché au début de la série au personnage d’Issei Tomine, car il ne fait pas le show. Or, c’est aussi ce que l’on attend d’un grand dégustateur.

Justement, comment jouer la dégustation, un moment à la fois technique et intime ?

Je ne m’en suis pas rendu compte sur le moment, mais cette question est au cœur de mon métier d’actrice. Je pensais à ce que chaque arôme pouvait provoquer comme sensations à mon personnage. Est-ce qu’elle l’aime ou non, est-ce qu’il lui rappelle un souvenir ? Techniquement, ça passe par parler plus bas, plus doucement, prendre le temps de dire chaque mot et de ressentir. Pour les descriptions, il fallait pour ainsi dire goûter les mots en les prononçant. Avec l’espoir que la senteur et le goût passent malgré tout à travers l’écran.

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